Les panélistes au webinaire ont présenté des approches de financement de l’économie bleue résiliente
L’intégration de l’ensemble des secteurs économiques dans une planification conjointe et des investissements innovants seront essentiels pour une mise en œuvre réussie des approches de l’économie bleue résiliente. Ce sont là les principales conclusions d’une étude du Centre africain de gestion des ressources naturelles et d’investissement, présentées jeudi 24 novembre 2022 au cours d’un webinaire.
Le thème du webinaire était : « Vers des économies bleues résilientes au changement climatique en Afrique : gouvernance et modèles d’investissement ». La rencontre était organisée par le Centre africain de gestion des ressources naturelles et d’investissement et le Département chargé du changement climatique et de la croissance verte de la Banque africaine de développement, en collaboration avec le Fonds nordique de développement et l’Initiative de financement de l’économie bleue durable du Programme des Nations unies pour l’environnement.
Selon l’étude, les principes émergents d’investissement dans l’économie bleue résiliente au changement climatique requièrent des instruments mixtes impliquant de multiples acteurs réunis au sein de plateformes régionales et internationales. Les partenariats jouent un rôle essentiel dans le renforcement des capacités, l’établissement de normes et le soutien à l’harmonisation entre les processus nationaux. Les communautés économiques régionales jouent aussi un rôle crucial aux côtés des organisations sectorielles notamment de l’environnement et de la pêche.
« Nous sommes à l’heure des économies résilientes. Il faut ouvrir la voie à une stabilité et investir dans les technologies nouvelles. Cela nécessite de nouveaux modèles d’investissements. L’économie bleue a besoin de développer des investissements innovants », a déclaré David Obura, auteur principal du rapport et directeur-fondateur de CORDIO, une organisation de recherche et de développement des écosystèmes côtiers dans l’océan Indien qui intervient en Afrique de l’Est.
Coordinatrice de l’initiative Océan durable pour tous à l’Organisation de coopération et de développement économiques, Piera Tortora note qu’il y a des activités qui peuvent libérer de nouvelles opportunités. Pour ce faire, il faut aider les pays à mieux utiliser leurs ressources naturelles à travers des meilleures pratiques. Les pays peuvent également utiliser des obligations bleues pour attirer des financements privés ».
Secrétaire chargé des ressources de l’économie bleue au cabinet du Président de la République du Kenya, Stephen Mbithi préconise le développement des infrastructures côtières, notamment les ports, la construction navale, la transformation des produits et le développement de l’aquaculture.
Le directeur de l’Environnement et des Ressources en eau à la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, Christophe Deguenon, a souligné que l’économie bleue peut être aussi utilisée comme un puissant levier d’intégration : « en Afrique de l’Ouest la zone marine et côtière représente 40 % du produit intérieur brut. Pour booster l’économie bleue, il faut renforcer la production de données et les systèmes d’information, à l’échelle nationale et régionale, ainsi que le cadre législatif et réglementaire. Aussi, la Banque africaine de développement peut user de son leadership en matière de développement en Afrique avec des facilités spécifiques pour accompagner les acteurs de l’économie bleue. Il y a plusieurs initiatives sur le terrain que la Banque peut appuyer ».
« Oui, nous pouvons mobiliser des financements conséquents pour développer l’économie bleue », a confirmé Gareth Philips, le responsable de la Division finance climat et environnement à la Banque africaine de développement. « Il existe des opportunités très intéressantes incluant le développement de zones de transformation pour la durabilité du transport maritime, le renforcement de la collaboration avec les petites et moyennes entreprises de la pêche artisanale pour assurer la sécurité alimentaire et le tourisme. Des potentialités importantes existent également pour le financement des activités par les obligations », a-t-il cité entre autres.
Katharine Thoday, spécialiste principale chargée des questions environnementales à la Banque asiatique de développement et Karine Measson, responsable de la Division gestion de l’eau à la Banque européenne d’investissement ont présenté les approches de financement de l’économie bleue résiliente de leurs institutions respectives. Le Fonds de développement nordique et l’Initiative de financement de l’économie bleue durable du Programme des Nations unies pour l’environnement, parties prenantes à ce webinaire étaient également représentés respectivement par Siv Ahlberg, directrice de programme, et Karla Martínez Toral, consultante.
L’économie bleue est un nouveau concept et une nouvelle approche pour la promotion de la croissance des économies maritimes et la valorisation des ressources océaniques et côtières. Les pêches, l’aquaculture, la protection des environnements marins et littoraux, le tourisme, les transports maritimes, l’exploitation d’énergies renouvelables, le développement des infrastructures portuaires, constituent une partie seulement des secteurs économiques-clés de l’économie bleue.
Source & photo : AfDB